Est-il possible, à petite échelle, et strictement pour le fun, de faire son vin nature maison ? C'est l'aventure dans laquelle mon compagnon s'est lancé. Affaire à suivre...
N'ayant pas de jardin à nous, nous louons à l'année une parcelle de environ 80 m2 dans les jardins communaux. Diantre, ce n'est pas grand, mais la chance nous sourit. Notre parcelle à nous est essentiellement bordée de grillages... Ideal pour faire pousser la vigne.
Mon compagnon plante donc deux pieds de vigne (raison rouge) récupérés en jardinerie. Rien d'extraordinaire, mais les deux pieds sont des hybrides autorisés par la loi en France. C'est à dire des vignes résistantes à toutes les maladies, qui n'ont pas besoin d'être traitées, et qui ont une vitalité étonnante. En deux saison de pousse, ces vignes auront toutes deux atteint une longueur de 10 mètres environ, et c'est loin d'être fini...
L'une des vignes. En avant plan, quelques aubergines...
Si les bras de vigne de 10 à 30 mètres de long sont monnaies courante au Japon, où les vignes sont résistantes, et bénéficient d'une belle vitalité, cela n'existe guère en France, sauf peut-être sur les treilles des Cévennes... Quel est donc le modèle de taille à adopter ? On ne trouvera pas grand chose là-dessus dans les traités de taille franco-français. Mon compagnon improvise, et décide de ne laisser que deux bras à chaque vigne, l'un de 10 m environ, l'autre de cinq. Et de tailler sans merci "tout ce qui dépasse", c'est à dire tous les bras latéraux qui partent de ces bras principaux.
Bingo, ce choix a l'air d'être le bon, et l'un des pieds fera une centaine de grappes - un peu trop, elles ne seront pas aussi belles que désirées. Alors que le deuxième n'en fait que soixante-quinze, qui seront toutes belles et juteuses.
Le Préfet de l'Hérault ayant interdit dès le mois d'Avril l'arrosage des jardins entre 8 h du matin et 8 h du soir, l'arrosage de notre parcelle pose problème. En effet, les quarante et quelques locataires de parcelle se précipitent tous à environ la même heure pour irriguer leurs tomates. Du coup la pression tombe à presque zéro ! Et si l'on veut avoir un jardin florissant, mieux vaut se sortir du lit à cinq heures certains matin.
Mon compagnon n'arrose pas la vigne à proprement parler. Mais du fait de l'exguité de la parcelle, on ne peut douter qu'elle profite de l'eau répandue ailleurs...
C'est la question la plus technique que mon compagnon s'est posée en Juillet, lorsqu'il a vu les grappes se gonfler, se gorger de sucre, et prendre une belle couleur foncée... Faute de posséder un réfractomètre pour mesurer le taux de sucre et déterminer la meilleure date de vendange, il a consulté les anciens, qui eux non plus n'avaient pas d'appareils. Et reçu le conseil suivant. C'est prêt à vendanger quand ...
Alors quand c'est l'heure, c'est l'heure, et les trois conditions sont réunies le 3 Août, juste deux jours avant que mon compagnon ne parte dix jours en voyage. Damned ce n'est pas le moment! Qu'importe, il récolte une quinzaine de kilos de raisins qui sont éraflés manuellement directement au jardin. Et puisqu'il est impossible de vinifier sans être présent, le tout est promptement mis au congélateur. Ce qui promet d'être une bonne opération d'ailleurs, susceptible de renforcer le transfert de tannins et de principes aromatique de la peau du raisin vers le moût.
Une fois les grains congelés, plus rien n'urge... Ils seront décongelés le 5 Septembre, et pressés manuellement le 6. Pour une si faible quantité, ça ne pose pas de problème majeur, sauf le froid, car il y a encore des glaçons dans le moût. Qu'importe, tout cela est mis dans un conteneur hermétique, avec un syphon qui permet aux gaz de se dégager à travers un film d'eau. Le moût a déjà une petite couleur rose, encore faible, mais déjà bien présente. Malheureusement, le robinet de vidange est dans la mauvaise position, et quelques litres seront malencontreusement perdus avant que le problème soit corrigé.
Puis l'attente commence. Rien n'a été ajouté dans le moût, ni souffre, ni levures, ni intrants. Tout était très propre. Mais quid de la congélation ? A-t-il affecté les levures indigènes ?
L'attente ne sera pas de longue durée... Dès le lendemain, les premières bulles de gaz commencent à transiter à travers le syphon, assez lentement au départ (une bulle toutes les minutes environ). Puis de plus en plus vite, pour atteindre une vingtaines de bulles par minute en vitesse de croisière. Mon compagnon trouve ça considérable pour un aussi petit volume de moût. Je lui recommande de bien aérer, car on ne sait jamais avec le CO2... Ecoutez bien le petit bruit que ça fait ... !
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