L'initiative populaire Vie ou Poison a désormais son site internet #VieouPoison, ainsi que son affiche ! L'initiative populaire a reçu un franc succès, et puisque le Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC) est solidement ancré dans les institutions suisses et la pratique politique du pays, il est désormais prévu que le vote ait lieu en 2020.
La Suisse étant non seulement un pays de démocratie directe, mais aussi un pays riche et très tourné vers l'économie, le débat fait actuellement rage. Est-ce que l'agriculture suisse pourra vraiment se passer des pesticides ? Existe-t-il des alternatives ? Quelles seront les conséquences économiques pour les agriculteurs et les consommateurs... ? L'analyse des chiffres est formelle, l'agriculture suisse dépend à l'heure actuelle autant des pesticides que dans les autres pays européens (source Le Temps).
Et si la Suisse héberge certaines des entreprises qui polluent le plus au monde (on pense par exemple à Syngenta, dont le siège est à Bâle, deuxième plus gros producteur de pesticides après Bayer / Monsanto), le dialogue politique n'y est pas aussi édulcoré qu'en France et la campagne préélectorale fait rage. Paradoxe de la situation, les experts français qu'on entend peu de notre côté de la frontière s'expriment dans la presse grand public suisse. C'est ainsi que le pédiatre français Charles Sultan, spécialiste des perturbateurs endocriniens au CHU de Montpellier, a qualifié les pesticides de synthèse de «crime contre l'avenir» devant les médias lors de la réunion de lancement de la campagne fin février 2019 à Berne.
27 Mars 2018
Les citoyens suisses lancent en 2018 une initiative populaire (en France nous dirions "référendum d'initiative populaire") intitulée "Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse...". Radicale, cette initiative propose notamment d'introduire dans la constitution suisse l'article suivant :
L’utilisation de tout pesticide de synthèse dans la production agricole, la transformation des produits agricoles et l’entretien du territoire est interdite. L’importation à des fins commerciales de denreées alimentaires contenant des pesticides de synthèse ou pour la production desquelles des pesticides de synthèse ont été utiliseés est interdite.
Certains viticulteurs sont bien évidemment à la pointe de ce combat. Marie-Thérèse Chappaz, célèbre viticultrice helvétique primée par Robert Parker (2 vins avec une note de 99/100 ...) soutient fermement cette initiative.
Il s'agit selon elle d'une initiative nécessaire. Il en va selon elle de la qualité des sols, de l'eau et de l'avenir de la planete (Le Temps). Est-ce que ça ne risque pas de rendre l'alimentation plus chère ? Non, s’il y a une volonté politique d’avoir une agriculture biologique et de la protéger par des taxes douanières, ça ne sera pas forcément plus cher. Et elle pointe les initiatives comme celle de la coopérative La Louve à Paris qui réussit à vendre le bio moins cher que le non bio dans les supermarchés. Ne risque-t-on pas une perte de rendements ? Oui bien sûr reconnait Marie-Thérèse Chappaz. Au début, il y a une baisse des rendements. La plante doit s’adapter: tu la stresses, tu lui enlèves ses béquilles. Mais ensuite, la production remonte. Le sol redevient vivant, fertile. C’est un processus qui prend du temps.
Réaliste, la grande viticultrice suisse reconnait que si l’initiative ne passe pas cette fois, une autre passera dans quinze ans. Et si elle admet qu'elle a elle-même utilisé des désherbants pendant 10 ans dans ses vignes, elle pointe l'existence aujourd'hui d'alternatives qui rendent ces produits superflus. Pendant dix ans, j’ai utilisé du désherbant. Mes vignes ressemblaient à un désert lunaire. Vous ne pouvez pas imaginer ce que j’étais soulagée de pouvoir faire sans.
C'est ce que nous disent la plupart des viticulteurs avec lesquels nous travaillons.
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