Le sang du diable ! Est-ce bien raisonnable de vouloir le boire ? Quels effets est-ce susceptible d'avoir ? Et pourquoi d’ailleurs ce sang est-il si noir ? Faut-il voir dans cette noirceur la couleur de l’ignorance, de la dissimulation et du chaos ? Ou bien celle des entrailles de la terre, des profondeurs de l'humus ?

Ce vin naturel si sombre est un 50% grenache et 50% syrah en vendanges tardives issus des très beaux terroirs de Baixas et Calce (Pyrénées Orientales). Il est si sombre qu’il fait effectivement penser à l'expression “se faire un sang d’encre”. De ce gouffre sans fond s’échappe pourtant un nez suave, légèrement sucré et qui évoque immédiatement le Banyuls, bien que ce vin ne soit pas un VDN (Vin Doux Naturel). Des effluves de fruits rouges confits et de pruneaux. Mais un côté floral aussi, un parfum de rose. Le diable aurait-il voulu s'attirer les grâces d'une élégante jeune fille ?

En bouche l’attaque est d’une immense douceur. Ni astringence, ni acidité ni amertume pour ce vin tout en longueur qui enveloppe le palais de ses charmes. Un vrai velours que ces arômes de fruits rouges confiturés avec une délicieuse pointe de sucrosité.

Ce vin accompagnera volontiers un gibier aux airelles, une viande sucrée / salée ou un dessert chocolaté. Et c’est un vin qui épatera vos amis, car on n’en trouve pas deux comme lui.

Mais pourquoi l'avoir appelé Le Sang du Diable ? Est-ce que parce qu'il est issu du Domaine du Petit Eden, berceau de l'humanité ?