Quel vieillissement pour les vins nature ?
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Les détracteurs de vins nature argumentent parfois qu'il serait impossible de faire vieillir un vin auquel on n'aurait pas rajouté de sulfites... Mon compagnon et moi profitons aujourd'hui du confinement pour déguster une vieille bouteille oubliée dans un recoin de la cave. Le Vent d'Ange, un corbière de 2011. Année exceptionnelle pour cette cuvée, on en conviendra, et vin exceptionnel tout court, bien charpenté, tanique, sans sulfites ajoutée, et fort de plusieurs reprises de fermentation pendant ses deux années passées en cuve. Et le verdict est sans appel. Ce vin qui était exceptionnel lorsqu'il est sorti en 2013 n'a pas bougé d'un iota. Nous regrettons presque de ne pas l'avoir oublié 5 ou 10 ans de plus... Ce qui m'a rappelé une vieille anecdote. Ma mère avait eu 50 ans en 1979. Et mon père avait sorti les deux dernières bouteilles de Château Yquem de 1929 qu'il avait lui-même hérité de son père. Avant de les ouvrir il avait fait la moue en disant qu'il espérait qu'elles seraient encore bonnes. Elles étaient parfaites. Légèrement madérisées bien sûr, mais cela convient parfaitement aux vins liquoreux. Or le Château Yquem de 1929 était un vin nature. Car faute d'avoir inventés à l'époque tous les intrants du vin, celui-ci était par défaut "nature" à l'époque !
Un aussi bon vieillissement que pour le vin conventionnelAlors NON, nous ne prétendons pas que tous les vins nature ont un vieillissement exceptionnel. De nombreux vins naturels (comme leurs homologues conventionnels) sont des vins "à boire", "sur le fruit", "glou glou", et il n'est pas question de les garder plus de deux ou trois ans. Certains vins naturels ne sont pas bien faits et ne supporteront pas la garde mieux que leurs homologues conventionnels. Lorsqu'on a affaire un un vin nature structuré, charpenté, tanique, bien fait comme le Vent d'Ange cité ci-dessus, le vieillissement ne pose aucun problème et l'absence de sulfites n'est pas un obstacle à l'accumulation des années.
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