A peine descendus de l'aéroport de Itami à Osaka que notre ami Kenjiro, de Kishimoto Wines nous proposa de manger directement sur place.
- Y-a-t-il des restaurants, lui demanda-t-on ?
La question était à vrai dire superflue, car les aéroports japonais, comme les gares d'ailleurs, sont remplis de lieux de ravitaillement. A tel point qu'on en trouve déjà entre la sortie de l'avion et les tapis roulants où l'on retrouve ses bagages ! Et nous savions que Kenjiro les connaissait probabement tous.
- Connaissez vous la Osaka Airport Winery, demanda Kenjiro poliment, tout en sachant pertinement que nous n'en aurions jamais entendu parler.
Comment ça, une winery, un chai, dans un aéroport ? Et voilà comment nous sommes arrivés pour dîner dans un lieu hybride, en partie restaurant, puisqu'on y mange. En partie caviste puisqu'on y vend du vin. Mais surtout vigneron puisqu'on y fait compris entre la salle de restauration et le hall des bagages de micro cuvées directement vendues sur place. On mange donc en voyant les cuves d'élevage du vin sur un arrière plan d'avions de la Japan Air Lines et de la All Nippon Airlines. Si l'on vient dans la journée, on peut converser directement avec l'oenologue qui réalise les crus à partir de raisins bio achetés.
Une formule très design pour des vins délicieux élaborés à partir de cépages japonais (cépages hybrides américains, interdits en France mais délicieux). Et de Chardonnay, Pinot Noir ou Cabernet Sauvignon australiens, plus classiques. Et toutes les bouteilles portent le fameux cigles ITM de l'aéroport d'Itami (comme CDG en France pour Charles de Gaullle, JFK pour John Fitzgerald Kennedy à New York, etc).
Aucun doute possible, lorsqu'on fait le vin à 5 mètre de la clientèle qui va le déguster, tout doit être design et impeccable. On se croirait dans une usine pharma tellement c'est propre et seul la vue des avions à travers les interstices entre les cuves rappelle l'originalité du lieu.
Nous dégustons en premier lieu un admirable vin nature japonais fait avec des raisins Concord (hybride américain). Terriblement croquant, axé sur des aromes de fraise et de framboise, d'une grande finesse, une belle robe framboise trouble, plutôt léger mais long en bouche. C'est inédit au rayon de la gamme aromatique française mais on sent qu'on s'y ferait rapidement, si l'on avait l'occasion d'en déguster plus souvent.
Ensuite nous prenons un verre de vin blanc nature japonais, à base de cépage Niagara, lui aussi un hybride américain, lui aussi trouble, avec des merveilleux arômes exotiques, banane, lychies, épices, superbe longueur en bouche, très belle fraicheur. Waoo, ça décoiffe et l'on découvre par la même occasion que le Japon devient producteur de vins naturels japonais, et pas seulement consomateur !
Ces vins naturels japonais n'ont au final qu'un seul défaut, leur prix plutôt élevé (2500 YEN, environ 23 € la bouteille, tarif plutôt élevé qui s'explique certainement par l'originalité du produit, la faiblesse des quantités fabriquées (moins de 1000 bouteilles par microcuvée et quelque fois moins de 200) et le lieu d'achat au coeur dans un aéroport). Et on se demande vraiment comment la France va résister, elle qui interdit encore et toujours ces cépages sous des prétextes falacieux, alors même qu'étant résistants à la plupart des maladies, ils n'ont pas besoin d'être traités et se prêtent à merveille à la fabrication de vins nature...
Cuvée Wa - Une cuvée japonaise près de Saint Chinian !
L'avenir du vin naturel sera-t-il japonais ?
Le vin naturel à la fête au Japon
Le site de la Osaka Airport Winery, au cas où vous passeriez par le Japon...
Ce site utilise Google Analytics. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.